Les effets des médicaments Ozempic et Mounjaro sur la baisse de libido : entre mythes et réalité
Les médicaments comme Ozempic et Mounjaro, conçus à l'origine pour traiter le diabète de type 2, sont aujourd'hui aussi utilisés dans la lutte contre l'obésité.

Si leur efficacité dans la gestion du poids est largement reconnue, leurs effets secondaires suscitent des questions, notamment concernant leur impact sur la libido. Ces traitements peuvent-ils réellement « booster » ou ruiner le désir sexuel ? Voici ce que disent la science et les témoignages.
Comment Ozempic et Mounjaro agissent sur le corps
Ces médicaments appartiennent à la classe des agonistes des récepteurs GLP-1. Le GLP-1 est une hormone qui agit principalement en réduisant l’appétit et en régulant le taux de glucose dans le sang. Parallèlement à ces avantages, ils influencent le cerveau, en particulier les centres de récompense, ce qui peut avoir des répercussions sur d’autres aspects, comme la libido.
La relation entre le cerveau, les hormones et le désir sexuel est complexe. La perte de poids générée par ces médicaments peut améliorer la confiance en soi, un facteur souvent lié à une libido plus élevée. Cependant, certaines personnes rapportent une baisse soudaine voire un désintérêt marquant pour le sexe après avoir commencé ce traitement.
Baisse de la libido : quelles sont les causes possibles ?
Certains utilisateurs ont déclaré perdre tout intérêt pour le sexe peu après avoir commencé Ozempic ou Mounjaro. Cette baisse pourrait être reliée à une diminution de la dopamine, un neurotransmetteur qui joue un rôle clé dans le plaisir et la motivation. Lorsque le système de récompense du cerveau est déséquilibré, des activités auparavant agréables, comme l’intimité, peuvent sembler moins attrayantes.
De plus, ces médicaments peuvent, dans certains cas, provoquer des nausées, des maux de tête ou une sensation générale de fatigue. Ces effets secondaires, bien qu’ils ne soient pas directement liés à la libido, peuvent contribuer à un sentiment de mal-être, nuisant aux relations intimes.
Quand la libido s’améliore
De manière surprenante, certains utilisateurs signalent un regain de désir sexuel après quelques semaines ou mois d’utilisation. Pourquoi ? La réponse réside souvent dans les bienfaits indirects des médicaments sur le poids. Perdre quelques kilos peut améliorer l’image corporelle, augmenter l’énergie et équilibrer les hormones comme la testostérone ou l’œstrogène. Ces ajustements naturels dans le corps favorisent une meilleure santé intime.
Un autre facteur à considérer est le dosage. Les témoignages montrent qu’une baisse ou un ajustement de la dose peut souvent atténuer les effets indésirables comme une libido réduite, rendant l’expérience plus positive pour le patient.
Y a-t-il un lien avec la dysfonction érectile ?
Chez les hommes, une préoccupation courante est la dysfonction érectile (DE). Quelques études préliminaires suggèrent que les agonistes GLP-1 pourraient influencer la circulation sanguine, ce qui est crucial pour une bonne fonction érectile. Cependant, les données restent limitées, et il est souvent difficile de distinguer si ces problèmes sont causés par le médicament ou par d’autres facteurs sous-jacents, comme le diabète ou des troubles vasculaires.
D’un autre côté, la diminution de poids peut augmenter les niveaux de testostérone, ce qui pourrait à long terme améliorer les performances sexuelles. Cela illustre à quel point les impacts de ces traitements sont variés et parfois opposés selon les individus.
L’obésité, souvent associée à des états comme l’anxiété ou la dépression, peut déjà affecter la libido. Chez certaines personnes, le poids perdu grâce à Ozempic et Mounjaro favorise un sentiment global de bien-être, réduisant le stress psychologique. Toutefois, pour d’autres, aborder les transformations physiques ou émotionnelles apportées par une perte de poids rapide peut être une source de tension dans la relation de couple.
Il est intéressant de noter que le potentiel de ces médicaments à modifier les habitudes de vie va au-delà du désir sexuel. Parmi les utilisateurs, certains signalent une diminution de la consommation d’alcool ou de tabac, ce qui, à long terme, peut renforcer la santé sexuelle.
Que disent les experts ?
La communauté médicale s’accorde à dire que les effets des traitements GLP-1 sur la libido nécessitent davantage de recherches. Jusqu’à présent, les données sont principalement anecdotiques. Des essais cliniques supplémentaires pourraient aider à mieux comprendre les changements hormonaux, psychologiques et physiologiques associés à ces médicaments.
Les médecins conseillent cependant de rester à l’écoute de son corps. Si des effets secondaires comme une perte de libido deviennent problématiques, il est crucial d’en parler à un professionnel de santé. Des solutions existent, qu’il s’agisse de modifier la dose, d’explorer d’autres médicaments ou d’intégrer des thérapies complémentaires.
Les patients qui souhaitent utiliser ces médicaments doivent rester informés et ne pas hésiter à demander des conseils lorsqu’ils remarquent des changements. Mieux comprendre son corps, ses désirs et ses limites est la clé pour équilibrer santé et bien-être intime.

