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Style de vie

Temu et Shein, c’est terminé ? Voici combien vont bientôt vous coûter vos colis.

L’ascension de Temu et Shein a bouleversé les habitudes des consommateurs français. Depuis quelques années, ces plateformes d’achat en ligne, venues de Chine, affichent une croissance impressionnante grâce à leurs prix imbattables et leur offre pléthorique. Pourtant, un vent de changement souffle sur le commerce en ligne. L’Union européenne s’apprête à mettre fin à l’exonération de droits pour les petits colis importés, souvent utilisés pour acheter des vêtements ou des gadgets à bas prix. Pour les acheteurs français, cela signifie que les achats en ligne pourraient bientôt coûter sensiblement plus cher. Comprendre ces évolutions est devenu essentiel pour protéger son pouvoir d’achat et éviter les mauvaises surprises.

Pourquoi une nouvelle taxe sur les colis Shein et Temu en Europe ?

L’explosion du nombre de colis venus d’Asie, principalement de Chine, met les douanes européennes sous pression. Plus de 4,6 milliards de petits colis sont arrivés en 2024, soit plus de 12 millions d’articles par jour. Près de 91 % proviennent de plateformes comme Shein et Temu.

La motivation des institutions européennes est multiple. D’abord, la charge de travail pour trier, contrôler et sécuriser tous ces objets ne cesse d’augmenter, rendant le système actuel difficile à gérer. Les produits importés échappaient jusqu’ici aux droits de douane et aux normes strictes d’Europe, profitant d’une exonération pour les colis de moins de 150 euros.

Cette règle, baptisée « de minimis », permettait à des millions de produits d’éviter les taxes, de contourner les normes européennes — sanitaires mais aussi de sécurité. Résultat : 66 % des articles contrôlés ne respectaient pas les standards imposés en Europe, posant un risque concret pour les consommateurs.

En réponse, l’Europe souhaite mettre un terme à cette situation, considérée comme une concurrence déloyale pour les commerçants locaux. De nouveaux frais de gestion douanière doivent financer les contrôles et garantir la sécurité des biens qui entrent dans l’UE.

La fin de l’exonération douanière et la mise en place des 2 € par colis

À partir de 2025 (voire 2026 pour certains pays), toute commande de moins de 150 euros sur Temu, Shein et autres plateformes sera frappée d’un forfait de 2 euros par colis. Cette somme s’ajoute, peu importe le montant ou la taille de la commande, dès lors qu’elle franchit une frontière européenne.

Au départ, ce sont les plateformes qui régleront ces frais. Mais il est probable que la dépense soit rapidement répercutée sur le prix final. Pour les clients, les remises alléchantes risquent de perdre de leur attrait. Même les commandes expédiées depuis des entrepôts européens pourraient être touchées, avec un tarif plus faible, environ 0,50 € par colis.

L’objectif : équité commerciale et sécurité accrue

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L’Union européenne cherche avant tout à instaurer une équité commerciale. Les produits européens supportent déjà des normes et des taxes : il devient logique d’appliquer un régime similaire aux importations bon marché.

Ces nouveaux frais permettront aussi de financer le système douanier, massivement sollicité. Il s’agit d’investir dans plus de contrôles, des équipements modernes, et des agents supplémentaires pour protéger les achats des consommateurs européens.

L’Europe souhaite aussi pousser les géants de la fast fashion à assumer leurs responsabilités écologiques et sociales. Les plateformes devront mieux contrôler la qualité, le respect des règles environnementales, et la sécurité des vêtements ou appareils électroniques vendus sur leur site.

Quelles conséquences concrètes pour les consommateurs de Temu et Shein ?

Ce bouleversement inquiète beaucoup d’utilisateurs, habitués à acheter souvent et en petite quantité, tout en profitant de prix plancher. Désormais, chaque article ou lot commandé pourrait se voir alourdi d’un surcoût fixe, en plus des possibles taxes.

L’appel d’air généré par Shein et Temu repose sur une logique : acheter beaucoup, payer peu, et renouveler régulièrement sa garde-robe ou accessoiriser son quotidien sans se ruiner. Cette dynamique pourrait bien être freinée par la nouvelle taxe, au point de changer les habitudes : attendra-t-on désormais d’avoir plus d’articles à commander d’un coup, ou passera-t-on moins souvent commande ?

Les plateformes risquent d’adopter de nouvelles stratégies pour limiter l’impact pour leurs clients, mais aussi pour éviter une fuite massive de la clientèle vers des sites alternatifs.

Hausse des prix : ce que vous paierez vraiment dès 2025

Concrètement, comment calculer le nouveau coût d’une commande sur Shein ou Temu ? Ce forfait de 2 euros s’appliquera à chaque expédition inférieure à 150 euros débarquant sur le sol européen. À cela pourrait s’ajouter la TVA, devenue systématique dès le premier euro dépensé, et parfois des droits de douane si de nouveaux seuils venaient à évoluer.

Un t-shirt à 4 euros vous reviendra vite à 6 euros, sans compter les éventuels frais de port ou de traitement. Pour des achats groupés, l’effet sera moindre, mais pour les achats isolés, l’attractivité des mini-prix s’effondre.

Ce système vise la transparence, mais de nombreux consommateurs verront leur panier moyen augmenter, pouvant jusqu’à remettre en question l’intérêt d’acheter sur ces sites au quotidien.

Adaptation des plateformes et risque de changement d’offre

Shein, Temu et leurs concurrents sont face à un vrai défi. Vont-ils absorber les nouveaux coûts, ou les appliquer directement sur chaque commande ? Rien n’est certain, mais la tentation de rogner sur les promotions, d’ajuster la politique tarifaire ou de revoir la fréquence des soldes plane déjà.

Autre stratégie possible : optimiser les expéditions ou renforcer l’implantation de nouveaux entrepôts sur le continent européen pour profiter d’un taux réduit (0,50 €). Mais cela implique forcément des changements sur les délais de livraison, la diversité de l’offre, ou la rapidité des retours.

Pour le consommateur, cela pourrait se traduire par des délais rallongés, un choix plus restreint sur certains articles, ou la fin des commandes compulsives de petits objets à mini-prix.

Le basculement à venir dans la gestion des petits colis importés marque un tournant. L’Europe veut retrouver un équilibre pour ses commerçants, renforcer la sécurité des achats et responsabiliser les géants chinois. Les clients français doivent se préparer à repenser leurs habitudes : chaque commande sur Shein, Temu ou des sites similaires coûtera bientôt quelques euros de plus.

Il reste essentiel de suivre ces évolutions, car les plateformes pourraient changer rapidement de méthode. Rester informé permettra de faire les bons choix au moment de passer commande, d’éviter les mauvaises surprises et de continuer à consommer malin, même dans ce nouveau contexte plus réglementé et plus transparent.

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