Cette MST silencieuse peut affecter le cœur et le cerveau

La syphilis est l’IST silencieuse dont on parle ici. Elle peut rester cachée pendant des mois, parfois des années, puis frapper le cœur et le cerveau si rien n’est fait. Cette infection bactérienne est discrète, souvent asymptomatique, mais elle peut causer des complications graves quand elle progresse.
Ce guide pratique explique comment reconnaître les signes, comment se passe le dépistage en France, quel traitement guérit la syphilis, et comment se protéger en 2025. D’autres IST comme la chlamydia sont aussi silencieuses, mais c’est la syphilis qui, non traitée, peut atteindre le cœur et le cerveau. En cas de doute, mieux vaut consulter vite.
Syphilis, l’IST silencieuse qui peut atteindre le cœur et le cerveau
La syphilis est une infection due à la bactérie Treponema pallidum. Elle se transmet surtout lors de rapports vaginaux, anaux ou oraux, et par contact direct avec une lésion infectieuse. Un simple frottement sur une petite plaie suffit parfois, sans pénétration, à transmettre la bactérie. Le préservatif réduit nettement le risque, mais ne l’annule pas si la lésion est hors zone couverte.
La maladie évolue par stades. Le stade primaire commence par un chancre, une petite plaie dure et indolore, souvent unique. Il peut être sur les organes génitaux, l’anus, la bouche, ou caché dans des zones peu visibles. Au stade secondaire, des plaques rouges, une éruption sur le tronc et les paumes, des ganglions et une fatigue peuvent apparaître. Puis vient la phase latente, silencieuse, sans signe, parfois longue. Le stade tertiaire arrive tard, avec des atteintes cardiovasculaires et neurologiques.
La syphilis est souvent asymptomatique. Beaucoup de personnes ne voient rien, se sentent bien, et pensent que tout va bien. C’est ce qui la rend piégeuse. Non traitée, elle peut attaquer l’aorte et les valves, avec un risque d’anévrisme. Elle peut aussi toucher le système nerveux, on parle alors de neurosyphilis, avec des troubles de la vision, des maux de tête, des problèmes d’équilibre, parfois un AVC, des changements de comportement ou une baisse de la mémoire.
La maladie n’a pas disparu. Les cas ont augmenté dans de nombreux pays ces dernières années. En France, les diagnostics sont en hausse depuis 2021 et la tendance continue. En Europe, la progression est marquée, y compris chez les plus de 45 ans. Ces chiffres rappellent l’importance du dépistage et du traitement rapide.
Pourquoi la syphilis passe souvent inaperçue au début
La syphilis est souvent asymptomatique car le chancre ne fait pas mal et peut être caché, par exemple dans le rectum ou la bouche. Beaucoup ne le voient pas passer. Ensuite, les signes du stade secondaire peuvent disparaître sans soins. Cette disparition donne une fausse impression de guérison.
La phase latente suit, avec zéro symptôme. Pendant cette période silencieuse, l’infection est toujours là. L’absence de signes ne veut pas dire absence d’infection. Le test est le seul moyen fiable de savoir.
Quels dégâts sur le cœur: aorte, valves, risques d’anévrisme
La syphilis cardiovasculaire apparaît tard, parfois des années après l’infection non traitée. Elle cible l’aorte, le grand vaisseau qui sort du cœur. La paroi s’abîme, ce qui peut dilater l’aorte et créer un anévrisme. Les valves cardiaques peuvent aussi être atteintes, avec essoufflement, palpitations ou douleurs thoraciques.
Ces complications viennent du lent travail inflammatoire de la bactérie sur les tissus. Elles sont graves, mais évitables. Un dépistage précoce, suivi d’un traitement adapté, bloque la progression et protège le cœur.
Quels effets sur le cerveau et les nerfs: neurosyphilis, AVC, troubles de la vision
La neurosyphilis peut toucher les méninges, le cerveau, la moelle, ou les nerfs optiques et auditifs. Elle peut provoquer des maux de tête, des troubles de la vision, des sifflements, une baisse de l’audition, des troubles de la mémoire, des troubles de l’équilibre, parfois un AVC. Elle peut survenir tôt ou tard, et même quand les signes cutanés ont disparu depuis longtemps.
Ces atteintes reflètent une infection qui a continué sa route en silence. D’où l’intérêt d’un test et d’un soin rapides, avant que ces complications ne s’installent.
Symptômes à reconnaître et examens pour confirmer la syphilis
Les signes varient selon le stade. Au début, on recherche le chancre, souvent indolore. Ensuite, une éruption peut toucher le tronc, les paumes, ou la plante des pieds, avec des ganglions et une grande fatigue. Les yeux ou les oreilles peuvent être concernés, avec une vision floue, des douleurs oculaires, un voile devant les yeux, une baisse d’audition ou des sifflements. Parfois, il n’y a aucun symptôme.
Il faut consulter en urgence si des douleurs thoraciques apparaissent, si un bras ou une jambe devient faible d’un côté, s’il y a des troubles de la parole, une perte soudaine de la vision, ou des maux de tête intenses inhabituels. En France, appeler le 15 ou aller aux urgences reste la bonne réaction.
Le dépistage se fait par prise de sang. Deux familles de tests se complètent. Les tests non tréponémiques, comme le VDRL ou le RPR, servent à suivre l’activité de la maladie. Les tests tréponémiques, comme le TPHA ou TPPA et les tests EIA, confirment le contact avec la bactérie. Après une exposition, la fenêtre de détection est de 3 à 6 semaines. Si le premier test est négatif mais que le risque est réel, un retest est conseillé plus tard. En cas de signes neurologiques ou oculaires, un examen du liquide céphalorachidien peut être proposé.
Les CeGIDD proposent un dépistage gratuit et confidentiel, avec conseils et orientation. On peut aussi consulter son médecin traitant, un infectiologue, un dermatologue, ou un centre de santé sexuelle.
Signes possibles selon le stade: chancre, éruption, atteinte des yeux
Le chancre indolore du début est le signal le plus typique. Ensuite, une éruption sur le tronc, les paumes, des ganglions, des plaques au niveau des muqueuses et une grande fatigue peuvent suivre. Une vision floue, des douleurs oculaires, une sensibilité à la lumière, une baisse d’audition ou des sifflements doivent alerter. Et parfois, il n’y a aucun symptôme.
Quand consulter en urgence pour éviter des complications
Des douleurs thoraciques, une faiblesse d’un côté du corps, des troubles de la parole, une perte soudaine de la vision ou des maux de tête intenses imposent d’agir tout de suite. Il faut appeler le 15 ou se rendre aux urgences. Mieux vaut une alerte pour rien que de passer à côté d’une complication.
Comment se déroule le dépistage en France: prise de sang, CeGIDD, délais
La prise de sang recherche les anticorps. Les tests non tréponémiques (VDRL, RPR) donnent un titre qui aide à suivre l’évolution après traitement. Les tests tréponémiques (TPHA ou TPPA, EIA) confirment l’infection. Il existe une fenêtre entre 3 et 6 semaines après l’exposition. Un test trop tôt peut être négatif. En cas de risque élevé, il est utile de refaire un test à distance. Si des signes neurologiques sont présents, l’étude du liquide céphalorachidien peut clarifier la situation. Les CeGIDD offrent un dépistage gratuit, anonyme ou confidentiel, avec résultats et explications.
Traitement efficace et prévention en 2025: se protéger et protéger les autres
La syphilis se traite et se guérit. La pénicilline reste le traitement de référence, avec des injections adaptées au stade. Plus c’est tôt, plus c’est simple. Après une exposition, il faut éviter les rapports jusqu’au test et discuter d’une prise en charge rapide avec un soignant. La PrEP VIH protège du VIH, mais pas des IST bactériennes comme la syphilis. Les réflexes clés restent le préservatif, le dépistage régulier et l’information des partenaires.
En France, on constate une hausse des diagnostics depuis 2021. Cette tendance impose des réflexes simples, accessibles, et efficaces. Test, traitement, prévention, et suivi, c’est la chaîne gagnante.
Le traitement qui guérit: pénicilline, suivi, ce qu’il faut prévoir
Le traitement standard est la pénicilline G benzathine en injection intramusculaire. Une dose unique suffit souvent aux stades précoces. Les formes plus tardives nécessitent plusieurs injections, selon l’avis médical. Une réaction de Jarisch-Herxheimer peut survenir après la première dose, avec fièvre, frissons et malaise. Elle reste transitoire, on la traite avec du paracétamol et du repos.
Un suivi sérologique vérifie la baisse des titres non tréponémiques dans les mois qui suivent. En cas d’allergie à la pénicilline, on discute des alternatives ou d’une désensibilisation, sous contrôle spécialisé.
Prévention au quotidien: préservatifs, dépistage régulier, informer ses partenaires
Le préservatif externe ou interne réduit fortement le risque, surtout s’il est utilisé du début à la fin du rapport. Le dépistage régulier est utile si l’on a de nouveaux partenaires, ou en cas d’exposition. L’information des partenaires en cas de test positif permet d’éviter la transmission et de soigner plus tôt. La PrEP VIH ne protège pas des IST. Les CeGIDD proposent tests, vaccinations possibles, et conseils.
Que faire après un doute ou une exposition récente
Il faut consulter rapidement, éviter les rapports jusqu’au test, puis respecter le bon délai de recontrôle si le premier test est négatif. Garder les résultats de tests aide au suivi. En cas d’anxiété ou de culpabilité, demander de l’aide à un professionnel de santé ou à un conseiller en santé sexuelle. L’objectif est de se protéger, sans jugement, et de revenir à une vie sexuelle sereine.
Conclusion
La syphilis peut rester silencieuse, mais elle se dépiste et se traite très bien. Un test au bon moment, une pénicilline bien conduite, et un suivi simple suffisent le plus souvent. Parlez-en à vos partenaires, et consultez vite au moindre doute. La santé sexuelle se construit pas à pas, avec des gestes clairs et bienveillants. Et si une question vous trotte en tête, prenez rendez-vous, c’est le meilleur réflexe.

